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HARO SUR LE FUTUR PARC « AGRIVOLTAÏQUE »  DE FOURQUES … !

Que vont devenir les aspres ?

LE PATRIMOINE COMMUN DES TERRES DES ASPRES EN DANGER D’INDUSTRIALISATION DE SON SOL !

Après Terrats 1 et Terrats 2 de parcs déjà installés sur 11ha, les terres des Aspres s’apprêtent à recevoir sur son sol, deux centrales photovoltaïques supplémentaires à Fourques, sur 14 ha de terres agricoles et à Banyuls-dels-Aspres, en zone boisée, sur 13,2 ha.

Réunion publique le 27 novembre 2024, au Foyer rural de Fourques, organisée par l’Association Pour la Sauvegarde des Aspres qui lève le voile sur les parcs photovoltaïques au sol, dits agrivoltaïques, et les politiques à marche forcée du gouvernement et des industriels de l’énergie.
Le but de cette réunion était d’apporter une information objective, sans langue de bois, en démontrant le côté obscur, non traité par les médias donnant une seule version axée sur les avancées techniques et technologiques de ces parcs alliant production d’énergie et agriculture. Sensés aider le monde paysan, une bonne partie de la population, de la classe politique et du secteur agricole semblent être envoûtés par cette technologie du nouveau monde des énergies renouvelables et la propagande unilatérale de l’agrivoltaïsme. Tout nouveau, tout beau !

Les aspres d’hier, d’aujourd’hui.. et de demain, sous les panneaux ?

Les Aspres sont-elles en passe de perdre leur âme, source d’inspiration d’une écrivaine engagée et d’un artiste céramiste connus ? Adrienne Cazeilles, la senyora natura dels Aspres, et Jean-Paul Azaïs, ont mis à l’honneur les Aspres, tous deux, en amour, je cite « de cette terre de garrigue, de schiste, de l’Alzina et de la vigne » Aujourd’hui et demain d’autres cultures que sont celles des Kilowatts et de l’argent, vont détruire irrémédiablement la beauté et le charme de ces paysages si subtilement évoqués par ces personnalités emblématiques.

Le nouveau paysage des aspres a travers les parcs photovoltaïques Terrats 1 et terrats 2

Outre la face occulte des pratiques et des conséquences sur la biodiversité et l’environnement boycottées par le petit monde circonvoluant autour de cette néo industrie agrivoltaïque, la seule réalité tangible qui s’offre aux yeux des habitants sont les paysages de « forêts » métalliques dont les photos des parcs de Terrats, prises par l’association, en sont l’édifiant témoignage.

L’agrivoltaïsme en questions

Des espaces naturels et une biodiversité sacrifiés, des paysages saccagés pour une énergie solaire indomptable ?

L’ énergie solaire se stocke difficilement, sa performance énergétique est en fonction de la météo le jour, en arrêt la nuit et est reconnue être la moins efficace des autres énergies. Elle n’est pas compétitive lorsqu’il s’agit de production importante d’énergie. Les énergies renouvelables photovoltaïques et éoliennes sont des énergies intermittentes et non pilotables. Leurs fluctuations dans les quantités d’énergie distribuées posent des problèmes sur les réseaux électriques inadaptés aux variations de tension. Alors, comment et pourquoi, cette avancée technologique photovoltaïque de production d’énergie se déverse, de façon débridée et incontrôlée, sous la forme de forêts métalliques dans des zones naturelles et sur les terres agricoles, d’autant qu’en plus, aucun bilan n’a été fait sur les impacts de ces parcs sur les écosystèmes ? Quant aux récoltes sous les panneaux, elles ne sont pas aussi performantes qu’attendues selon le rapport SUN AGRI 2023, révélé par les journalistes de l’Empaillé et du journal Silence.
Le développement des équipements de panneaux photovoltaïques individualisés en auto consommation ou en circuits courts serait plus efficace et vertueux et pallierait aux inconvénients générés par la production à grande échelle, actuellement en cours.

D’autres pans laissés obscurs ont été évoqués lors de la réunion publique :

La loi sur le développement durable galvaudée

Dans la convention Aarhus, et la charte de l’environnement (article 7) est inscrit que tout citoyen, en matière d’environnement, a le droit à l’information, à participer au processus décisionnel et à pouvoir accéder à la justice. Notons que ce ne sont pas les enquêtes publiques organisées sur un laps de temps d’un mois, publiées souvent en catimini et les avis des citoyens, rarement pris en compte par les décideurs publics, qui peuvent être considérées comme démocratique, au sens de cette convention et de l’article 7.

Il existe aussi des tours de passe passe, frôlant le scandale public, dénoncés par l’association, la loi APER (loi pour l’Accélération de la Production d’Energies Renouvelables) coupe les ailes à la rigueur d’application de la convention Arrhus et aux lois sur le développement durable pour la protection de la nature en usant de termes approximatifs et ambigus laissant toute latitude d’interprétation des textes où peuvent s’engouffrer, sans sourciller, les protagonistes intéressés par la manne des énergies renouvelables, largement subventionnée par le denier public, d’ailleurs ! Les décrets 2024-318 d’avril 2024 et 2024-423 du mois de mai ont fini par donner le coup de grâce à la protection de l’environnement en facilitant l’installation, le développement de ces parcs photovoltaïques et le rachat des terres, par les industriels de l’énergie, aux paysans fragilisés par le dérèglement climatique et des productions en baisse. Les démarches administratives simplifiées, les restrictions posées pour les voies de recours et les critères d’exception multiples et variés s’affranchissent du cadre des lois sur l’environnement et de la protection de la nature. (Voir résumé de la réunion publique jointe ci-dessous).

La frénésie anarchique d’installation de ces structures au sol, encouragée par la loi APER et les deux décrets qui ont suivi, est telle que le Conseil National Pour la Protection de la Nature a émis 21 recommandations dans l’autosaisine du 19 juin 2024 sous l’intitulé «Autosaisine du CNPN relative à la politique de déploiement du photovoltaïque et ses impacts sur la biodiversité » assez révélateur des pratiques démesurées et éloignées des principes du développement durable exercées par les industriels du secteur de l’énergie solaire.

Puisse cette autosaisine du Conseil National Pour la Protection de la Nature freiner les déferlantes d’installations de centrales solaires au sol qui s’abattent sur les terres de France, le Morvent est aussi en colère, et du département des Pyrénées Orientales ! (voir carte des luttes).
Priorité aux zones déjà artificialisées.

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