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LES TERRES DES PYRÉNÉES-ORIENTALES À LA MERCI DES CULTIVATEURS DE KILOWATTS

Des centrales industrielles photovoltaïques et éoliennes sont en passe d’émailler les paysages des Pyrénées-Orientales.

Un échantillon de parcs photovoltaïques et éoliens déjà installés :

L’industrialisation des terres est en marche…et le saccage de notre patrimoine paysager est annoncé par les futurs projets !


Après avoir cédé au chant des sirènes de l’agro-industrie productiviste qui l’a poussé à l’endettement massif et au désespoir, le monde paysan est, encore une fois, la cible d’un nouveau lobby, celui de « l’agro-énergie » 

Très fragilisée par le dérèglement climatique et les sécheresses récurrentes, une partie du monde agricole et politique des Pyrénées Orientales semble voir dans le photovoltaïque et l’éolien au sol, une porte de sortie avec la culture des k watts, sensée juguler le manque de ressources. Sauf que, pour le monde paysan, une autre aliénation est en marche celle de la dépendance aux industriels de l’énergie. Pour un secteur qui a, dans ses rangs, des professionnels résilients devant s’adapter aux aléas de la nature depuis la nuit des temps, une autre soumission, artificielle et technologique, celle-là, pointe leur horizon. Double peine, pour les paysans et les viticulteurs ? Le plein air, les chants des oiseaux, le cadre de vie naturel, leur autonomie  laissent la place au confinement sous les panneaux, à l’intelligence artificielle, à la culture des K watts, parfois à la sous traitance, sur des terres dorénavant industrialisées.

C’est sous la houlette du Conseil Départemental, de la région, de la chambre d’agriculture, des syndicats FDSEA et de la Coordination Rurale ainsi que d’autres instances administratives, comme la Safer*, converties à l’« Agrivoltaïsme » que ce changement de paradigme dans l’agriculture, s’installe dans les Pyrénées Orientales.

Un département pauvre (taux de pauvreté au seuil de 60 %, selon INSEE 2022), est particulièrement sensible aux promesses de gains déclarées par les industriels de l’énergie sous couvert, opportuniste et mensonger, d’ énergies renouvelables et d’aide aux agriculteurs. Cynisme aussi, parce qu’ aucun bilan de ces installations de parcs photovoltaïques au sol et éoliens n’a été fait de leur impact sur l’environnement et la biodiversité du territoire. Pour les cultures sous ombrières dans son rapport 2023, l’entreprise Sun Agri reconnaît des résultats moins performants qu’elle ne l’ espérait, quant aux pâtures, elles ont laissé certains éleveurs, pourtant acquis à l’« agrivoltaïsme » au départ, pantois en constatant que leurs animaux étaient sous tension avec des brebis qui n’agnelaient plus et fuyaient les verts pâturages sous les ombrières. (Voir enquête ccaves.)

Le photovoltaïque au sol ou « agrivoltaïsme » semble donc avoir conquis nos édiles décisionnaires, en accord avec le syndicat de la FDSEA local et la chambre d’Agriculture . Notons qu’à la tête de la FDSEA 66, il y a un premier de cordée, virtuose dans les affaires de cette agro-industrie de l’énergie, Monsieur Bruno Vila. Ce dernier, mandataire de 50 sociétés liées, de près ou de loin, à ce secteur et dirigeant les entreprises « Légum city » et « Horta de la mar » dont l’objet est « L’acquisition d’exploitations agricoles pour la production d’électricité ». (Voir enquête ccaves.)
Tout un programme pouvant expliquer, peut être par porosité, l’engouement suscité par les parcs photovoltaïques au sol, dans le département, d’autant que M. Vila est aussi un élu de la Chambre d’Agriculture du département.

Existe t-il une collusion entre intérêts privés, les politiques et les administrations ? Ou sommes nous devant une émulation réciproque des protagonistes impliqués ? La question reste ouverte….

En tout état de cause, rappelons ici l’autosaisine du 19 juin 2024 effectuée par le Conseil National Pour la Protection de la Nature devant calmer les ardeurs des businessmans de l’énergie « agrivoltaïque » et éolienne au sol surfant sur les vides laissés, concernant la protection de la nature et de l’environnement, par les faiseurs de lois du secteur des énergies renouvelables.

Pour en savoir plus :

*Safer : Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural.

Les associations et les collectifs pour la protection des espaces naturels et des terres agricoles des Pyrénées Orientales restent particulièrement vigilants à toute atteinte à notre environnement et à la préservation de notre patrimoine paysager.



6 commentaires sur “LES TERRES DES PYRÉNÉES-ORIENTALES À LA MERCI DES CULTIVATEURS DE KILOWATTS”

  1. La loi nᵒ 2023-175 du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, surnommée loi APER n’a obtenu que 13 votes contre sur les 343 sénateurs (3.8%).

     »Aucune disposition concernant l’installation de panneaux solaires sur des terres agricoles ne figurait dans le projet du gouvernement. À l’initiative des parlementaires, l’agrivoltaïsme est défini et son déploiement encadré. Les installations agrivoltaïques (sur des hangars, des serres…) devront permettre de créer, maintenir ou développer une production agricole, qui devra rester l’activité principale, et devront être réversibles. Un décret déterminera les conditions de déploiement et d’encadrement de l’agrivoltaïsme. Les ouvrages solaires au sol sont interdits sur les terres cultivables. Ils seront uniquement permis sur des terres réputées incultes ou non exploitées depuis un certain temps. Dans les zones forestières, les installations solaires sont interdites dès lors qu’elles nécessitent d’abattre des arbres. »

  2. les têtes de ponts des Opérateurs ENR dans le département 66 sont une poignée, on les compte sur les doitgs d’une main, à la tête de fédérations ( travaux publics / agro-alimentaire ) ou syndicats agricoles, leurs seul objectif c’est faire un maximum de fric, peu importe les dégâts collatéraux, en fait il n’y a qu’eux qui compte , l ‘intérêt général ils en ont rien à faire.
    Une fois ils auront essaimé leurs transformateurs au quatre coins de notre territoire, ils s’accaparerons le reste des terres, qui situées au beau milieu de ces installations industrielles, panneaux et pylones, auront perdu toute leurs valeurs, pour une poignée d’euros les propriétaires terriens devront faire avec le bon vouloir des nouveaux Seigneurs Catalan, et tout ça avec la bénédiction de nos chers élus sous le charme (ou autre chose) des sauveurs de l ‘agriculture Catalane.

  3. Merci de préserver notre patrimoine naturel et de stopper ces projets qui tuent le vivant sous toutes ses formes.

  4. Le tableau dressé par la Coalition Viure est sans appel. Comme il est indiqué il y a bien soit une émulation magnifique, soit une coïncidence plus qu’étonnante ou alors une collusion vraisemblablement répréhensible, conflits d’intérêts, etc… entre quelques acteurs troubles et qui mériterait une émission de Cash Investigation dans les Pyrénées-Orientales sur le sujet de l’agrivoltaïsme.

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